ROLUDISTE

Warhammer JdR v3 WARHAMMER JdR 3e Edition (Warhammer Fantasy Roleplay)

CARNETS de ROUTE (Comptes rendus d'aventures)

ATTENTION SPOILERS - Joueurs ne lisez pas plus loin, pour ne pas vous gâcher le plaisir

Arwen Zenia Krugger Silke Helmut

Séance 1: Un jour trop tard, une pistole trop court.

De: Arwen Morningbreeze
A: Lorith Silverleaf
Ubersreik, Konistag, le 9 Nachgeheim 2520 (selon le calendrier local)

Noble Emissaire de la Glorieuse Ulthuan,
Voici le rapport que vous m’avez demandé de rédiger afin que les archives de notre glorieuse Ulthuan s’enrichissent de ma modeste expérience au contact de ces déconcertants humains.
Depuis que je suis en poste à assurer votre sécurité à Ubersreik en tant que Maître des Epées, je n’ai guère eu l’occasion de mettre mon entrainement rigoureux à l’épreuve, votre rang suffit à tenir à distance les malotrus. Mais la mission, en apparence bien anodine, que vous me confiâtes le 10 devait changer tout cela.

Moi, Arwen Morningbreeze, Maître des Epées d'Hoeth, saine de corps et d'esprit, déclare:
Le 8 Nachgeheim 2520, la Noble Lorith Silverleaf, Emissaire d’Ulthuan à Ubersreik, m’a convoqué en son auguste présence pour me confier la mission de récupérer un coffret en provenance de notre avant-poste à Marienburg, colis arrivant tantôt par une diligence de la Flèche Rouge. Que cette humble tache soit confiée à un Maître des Epées signifiait clairement que le coffret, ou son contenu, était extrêmement précieux, et aussi très secret. Aussi pris-je ma mission très au sérieux, et étais prêt à subir l’assaut éventuel d’agents ennemis. La mission pris un tour étrange lorsque la Noble Lorith Silverleaf m’informa que ce coffret concernait aussi le clergé de Sigmar, et que pour cette raison un initié du temple d’Ubersreik m’accompagnerait. Je rencontrais cet initié dans la salle d’attente de la compagnie des diligences. Dans mon ignorance des coutumes humaines, moi qui croyais que le clergé de Sigmar était l’apanage d’hommes portés sur les arts martiaux, je fus surpris de découvrir que l’initié était une femme, Soeur Silke. A ses salutations étonnées je mesurais qu’elle n’était pas moins surprise de découvrir qu’un Maître des Epées puisse aussi être de sexe féminin. La diligence ayant quelque retard, il me fallu endurer le babillage de cette humaine, qui semblait porter grand intérêt à des sujets aussi remarquables que la météorologie, ou la tenue scandaleuse de je ne sais quelle figure de l’aristocratie d’Ubersreik.
Toutefois, les paroles soporifiques de l’initiée ne m’empêchèrent pas de remarquer que diverses personnes dans la salle d’attente commençaient à s’inquiéter du retard de la diligence. Peu au fait des usages humains je m’enquérais poliment auprès de l’employé de la compagnie s’il était habituel que les moyens de transports humains montrent si peu de fiabilité. Je n’ai pas trop compris la réponse de ce commis de bas étage car il employait un argot que je n’entends point, mais un individu sale et malodorant m’aborda pour me signifier que c’était très inquiétant, que le cocher était de ses amis, et que jamais il n’aurait eu un tel retard s’il n’avait pas rencontré de graves ennuis sur la route.

Compte tenu de l’importance de ma mission, et malgré le fait qu’il resta moins de trois heures avant le coucher du soleil, je décidais de partir à la rencontre de la diligence. Je n’avais point de monture, aucune n’était disponible au relais, et retourner à l’ambassade m’aurait fait perdre pas loin d’une heure, alors je partis à pied d’un bon pas, suivi par l’acolyte dont la forme physique fit honneur à sa race. Etrangement, trois autres humains se joignirent à nous: l’individu malodorant ami du cocher, mais aussi un homme de quelque importance (à en juger par la qualité de ses habits), et une sorte de ruffian dont je me méfiais de suite (gardant en tête que des ennemis pourraient envoyer quelques gens d’armes pour m’intercepter). Au début de notre périple, alors que ces trois pièces rapportées avaient encore assez de souffle pour babiller, j’en appris un peu plus sur eux.
La crasse du puant ami du cocher dissimulait en fait une jeune femme, Zenia Ratjägger, ce qui signifie en langage de l’Empire, Zenia la Ratière (l’état déplorable des villes humaines nécessite apparemment l’emploi de personnes qui chassent les rats dans les égouts). Elle était accompagnée d’un petit roquet débordant d’énergie, mais dont le poil raz semblait attaqué par la gale en plusieurs endroits.
L’homme respectable, un certain Helmut Bolzen, se révéla être le bailli de Lord Aschaffenberg, un noble d’Ubersreik d’une certaine importance. Ce bailli avait quelques questions pressantes à poser au cocher de la diligence pour savoir où il avait déposé (sur le trajet aller) un employé indélicat du seigneur Aschaffenberg (pourquoi diable les humains se soucient de la disparition de quelques cuillers, fussent elles en argent, cela me dépasse).
Le dernier individu, se présentant sous le nom de Krügger, se disait auxiliaire de justice. Il suspectait l’arrivée par la diligence d’un malfrat recherché par les autorités humaines. Je devais comprendre petit à petit que ce Krügger n’était qu’un vulgaire chasseur de primes, criblé de dettes, dont la dernière chance de se remplumer était de mettre la main sur le repris de justice qu’un informateur douteux plaçait dans cette diligence.

Après deux heures de marche forcée, alors que de lourds nuages d’orage se faisaient très menaçants au dessus de nos têtes, nous découvrîmes la diligence au détour de la route. Elle avait cassé un essieu (les routes humaines ne sont pas pavées et bien entretenues comme chez nous, c’est grand miracle que les humains arrivent à voyager dans leur empire). Mais les réparations venaient d’être interrompues par une bande d’hommes-bêtes enhardis par la venue de l’obscurité. Sans notre arrivée providentielle il est fort probable que tous les passagers de la diligence auraient péri avant le coucher du soleil. L’un des cochers avait déjà succombé, et l’ami du ratier se battait sur le toit de la diligence, tirant avantage de sa position surélevée mais faiblissant rapidement à cause d’une vilaine blessure au flanc. Fort de mon entrainement supérieur je fauchais aisément quelques bêtes dont la tête bovine était ornée de courtes cornes. A mes cotés l’initié de Sigmar faisait honneur à la tradition guerrière de son ordre, tandis que le bailli faisait montre d’une certaine habileté que son embonpoint n’aurait pas laissé soupçonner. Il ne fallait pas attendre beaucoup d’aide de la part des deux humains de bas étage, mais au moins ils ne fuirent pas, contribuant modestement au combat, à distance respectable, grâce à une arme à poudre grossière et à un arc manié avec une habileté surprenante pour un humain.
Alors que nous prenions le dessus sur cette engeance du chaos, et que l’orage éclatait sur nous, un second groupe d’hommes bêtes surgit de la forêt environnante, mené par un individu de plus grande stature, dont la tête était ornée de cornes de bélier massives. Ce dernier nous donna bien du mal, et nous eurent à déplorer plusieurs blessures conséquentes. Mais une fois le chef de la harde défait, le restant des bêtes s’enfuit sans demander son reste. Toutefois, il ne fallait pas trainer sous peine de les voir revenir avec des renforts. Dans la diligence un marchand suffisant mit ma patience à rude épreuve, mais je finis par récupérer le précieux coffret. La prêtresse de Sigmar fit appel à la bénédiction de son dieu pour venir en aide à l’ami du ratier (un dénommé Rutger Abend), et nous furent en mesure de rentrer sans encombre à Ubersreik. Le sieur Krügger avait l’air bien miséreux de ne pas avoir trouvé son gibier dans la diligence, et j’éprouvais quelque pitié pour lui car il n’avait pas démérité pendant le combat.

 

Séance 2: Oeil pour oeil (aventure du Guide du MJ)

Pavillon

De: Arwen Morningbreeze, Maître des Epées de Hoeth
Grünewald, Festag, le 11 Nachgeheim 2520 (calendrier impérial)
Second rapport.

Moi, Arwen Morningbreeze, Maître des Epées d'Hoeth, saine de corps et d'esprit, déclare:
En fin de journée, le 9 Nachgeheim 2520, la Noble Lorith Silverleaf, Emissaire de la glorieuse Ulthuan à Ubersreik, m’a convoqué en son auguste présence pour me confier une nouvelle mission. Elle m’expliqua que pour communiquer en toute discrétion au sein de l’Empire nous utilisons parfois une cache au sein d’un objet anodin expédié par voie de diligence ou porté par un coursier banal. Le coffret que j’avais récupéré quelques jours auparavant contenait plusieurs pages d’un livre de compte saisi à Marienburg lors du démantèlement d’une secte maléfique au cours d’une opération conjointe entre des représentants d’Ulthuan et des prêtres sigmarites. Sur ces pages apparaissait à plusieurs reprises le mot “Grünewald” associé à diverses sommes. Le chef de notre diplomatie et le grand prêtre de Sigmar à Marienburg demandaient qu’une enquête discrète soit menée à Ubersreik car un notable local, le seigneur Rickard Aschaffenberg, possédait un pavillon de chasse non loin d’Ubersreik, dans un lieu dit “Grünewald”. Aschaffenberg était entré en possession de ce bien que très récemment, à la faveur de son mariage avec Ludmilla von Brunner qui avait ce pavillon dans sa dot. Il était donc possible que ce soit la famille von Brunner qui trempa dans quelque affaire scandaleuse, ce qui ne surprendrait personne car je me suis laissé dire qu’un cousin de Ludmilla, du nom d’Andreas von Brunner, avait disparu il y a quelques temps dans des circonstances fort troubles.

D’après les informations qu’avait pu rassembler la noble Lorith Silverleaf, le personnel au service du seigneur Aschaffenberg à Grünewald dépassait la vingtaine, il me fallait donc recruter un peu d’aide. Dès le lendemain (Angestag 10) je m’attelais à la tache. Soeur Silke serait avec moi pour représenter les intérêts de son ordre, mais je pensais immédiatement aux deux humains de bas étage que j’avais rencontrés lors de l’épisode de la diligence. Leurs humbles origines serviraient à atténuer l’effet de l’arrivée d’une personne de ma qualité (et d’un initié de Sigmar). De plus, de par sa profession, Krügger, le chasseur de primes, pourrait se révéler utile pour enquêter. Quand au ratier, Zenia Ratjägger, nous avions appris que Lord Aschaffenberg venait d’hériter des lieux et qu’il était en train d’y mettre un peu d’ordre: quoi de plus naturel que de faire intervenir un ratier. Ainsi nous aurions une personne d’apparence insignifiante infiltrée parmi le petit personnel. Hors de question de mettre au courant ces deux recrues extérieures sur tous les tenants et aboutissants de cette mission, mais ils auraient pour instruction d’ouvrir l’oeil. La promesse d’un gain pécuniaire devrait amplement suffire à les motiver. Je comptais sur mon accointance récente avec Helmut Bolzen, le bailli du seigneur Aschaffenberg, pour faciliter notre mission.

Il se trouva que le bailli devait partir rejoindre son maître le jour même au pavillon Grünewald, pour lui faire part de son échec à retrouver le voleur de cuillers de la maisonnée. Un valet d’Aschaffenberg, du nom de Vern Hendrick, se rendait au pavillon avec une charrette remplie de meubles et de males. Le bailli eu l’amabilité de présenter Zenia comme un indispensable ratier dont il avait loué les services pour le compte du seigneur, et Krüger comme un garde temporaire à cause de la menace que faisait planer sur le voyage la présence d’hommes-bêtes dans la forêt proche d’Ubersreik. Helmut nous présenta, Silke et moi-même, comme des personnes de qualité en voyage, à qui le seigneur serait surement ravi d’offrir l’hospitalité pour la nuit.

La charrette chargée n’avançant pas vite, il nous fallu la journée pour aller d’Ubersreik à Grünewald. Le voyage se déroula sans histoire, même si notre arrivée au pavillon de chasse fut quelque peu mouvementée en raison d’une attaque d’hommes-bêtes surgis des bois. Le bailli nous présenta au seigneur Aschaffenberg. Ce dernier me fit plutôt bonne impression pour un seigneur humain, énergique mais pas tyrannique, jovial mais pas naïf, et avec les bonnes manières qui sied à son rang. Après avoir donné ses instructions et congédié le petit personnel (Zenia, Krügger, et Hendrick), il nous offrit de déguster une liqueur dans son bureau car le souper était servi à une heure assez tardive au pavillon. En fait c’était surtout un prétexte pour s’isoler avec son bailli. Il lui fit part du malaise qui l’habitait depuis qu’il avait rencontré le personnel attaché au pavillon. A son avis quelque-chose ne tournait pas rond ici. C’est toujours délicat d’hériter d’un bien dont les gens ont été façonnés par une tradition familiale différente, mais le seigneur Aschaffenberg avait bien du mal à remettre de l’ordre dans les affaires de ce pavillon de chasse. Il commandait donc à son bailli d’enquêter, et priait Soeur Silke de lui donner aussi son avis, elle qui était experte à sonder l’âme humaine. Quand à moi, il me demanda fort courtoisement s’il pouvait abuser de ma présence en ces lieux pour avoir l’avis d’un expert militaire dans les défenses du pavillon, car la présence persistante d’hommes-bêtes dans les bois alentour commençait à le préoccuper sérieusement.

Nous n’eûmes pas le loisir de discuter de tout ceci bien longtemps car l’intendant du pavillon, herr Gregor Piersson, nous interrompit sous ce qui me sembla être un prétexte futile. Le comportement de cet intendant nous sembla tout de suite suspect. Il avait l’air bien trop curieux de connaître la raison de notre présence en ces lieux. De plus, il portait un important bandage sur le coté gauche de la tête, couvrant même totalement son oeil, séquelles d’une attaque récente d’hommes-bêtes, et pourtant il déclina l’offre de Soeur Silke de le soigner. Quand on sait les dons que Sigmar confère à ses ouailles, il nous sembla tout de suite bizarre que Piersson déclare que le docteur du pavillon ait fait tout le nécessaire. Ce soupçon fut renforcé plus tard lorsque je discutais avec les gardes du pavillon de l’attaque des hommes-bêtes: l’intendant portait déjà ce bandage bien avant l’attaque. Et pourtant, le docteur Stefan Sieger confirma les dires de l’intendant. Ces deux là étaient visiblement complices de quelque forfaiture.
Une chambre d’hôte du manoir avait été converti en hôpital de fortune pour les blessés de la récente attaque des hommes-bêtes. Une fanatique de Sigmar, Soeur Sonja, s’occupait tant bien que mal des infortunés, faisant office d’infirmière malgré sa cécité. En offrant son aide, Soeur Silke mis à jour un autre suspect: le jardinier du pavillon simulait ses blessures. Etait-ce juste un tire au flanc ?

L'intendant

Zenia m’informa avoir trouvé une note égarée sur le sol par quelque membre du petit personnel. Evidemment, la pauvre ratière n’ayant jamais reçu la moindre instruction, elle me demanda ce qui était écrit. En l’occurrence c’était assez cryptique: “l’oie est bonne”. Je ne suis guère versé dans les subtilités des expressions vernaculaires humaines, mais il me sembla y voir quelques grivoiseries dont les humains sont friands. Mes comparses n’offrirent aucune lumière sur le sujet, peut-être trop embarrassés d’exposer leurs bas instincts à notre noble race.

Nous poursuivirent nos investigations chacun de notre coté jusqu’au souper. Zenia et Krügger partagèrent le repas de venaison des gardes, ce qui leur causa quelques désagréments. En effet, le chevreuil avait été additionné de somnifère, causant chez mes deux recrues une baisse notable d’efficacité ! A la table du seigneur Aschaffenberg, Soeur Silke se déclara végétarienne, tandis que je choisissais fort judicieusement le plat de viande d’oie. Le bailli prit du chevreuil, mais détectant rapidement une saveur étrange, il prit prétexte d’un brusque dérangement gastrique pour quitter la table sans manger plus avant et regagner sa chambre.

Après le repas je continuais ostensiblement mon évaluation des maigres fortifications entourant la propriété (certains murs écroulés tenaient plus de l’escalier d’entré que de la défense intimidante). A la faveur de l’obscurité je me hissais jusqu’au toit pour avoir une meilleure vue d’ensemble, et voir si je ne pourrais pas m’introduire dans quelques chambres grâce à la taille conséquente des conduits de cheminée. A ma première tentative, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le conduit que j’avais choisi en premier menait, non pas à une chambre, mais à une salle au-dessous du niveau du sol. Je découvris un réseau de galeries courant sous le manoir et menant à une sorte de crypte, au centre de laquelle se trouvait un autel impie. Sur l’autel un symbole du chaos tracé de sang manqua de me glacer d’effroi. Dans un coin de cette pièce je trouvais une petite bibliothèque pleine d’ouvrages qu’aucune personne saine d’esprit ne devrait avoir en sa possession. Je décidais de subtiliser celui qui me paru le plus maléfique, un traité sur les démons, abritant à n’en pas douter moult formules pour les invoquer.

De son coté, malgré une certaine torpeur, Zenia avait discrètement fouillé le rez-de-chaussée et découvert une trappe sous le tapis de la bibliothèque. C’est ainsi qu’elle me rejoint dans les souterrains. Nous sommes remonté discrètement pour prévenir Silke, Krügger et Helmut. Nous avons pris le temps de nous concerter pour établir un plan de bataille: nous avions visiblement affaire à un culte hautement maléfique, il ne fallait pas sous-estimer l’adversaire. Mais les évènements nous ont un peu forcé la main. Est-ce qu’un cultiste nous a aperçu lorsque Zenia et moi sommes sortis des souterrains ? Ou bien la disparition du livre que j’avais subtilisé a-t-elle forcé les cultistes à agir dans la précipitation ? A moins que les évènements ne soient que coïncidence ?

Soudain une alerte a retenti dans tout le manoir: les hommes-bêtes attaquaient en nombre. Ils étaient déjà à l’intérieur de l’enceinte défensive, ayant discrètement escaladé les éboulis des murs en déshérence. Le seigneur Aschaffenberg aurait du prendre les choses en main, mais malheureusement ce bon vivant avait consommé une quantité impressionnante de venaison droguée: il était plongé dans un profond sommeil. Hiérarchiquement c’est l’intendant qui aurait dû prendre le relais, mais il était introuvable. Dans sa chambre vide trainait étrangement son bandage ensanglanté. Le bailli tenta donc d’organiser la défense du pavillon avec l’aide de Krüger. Mon aide aurait été précieuse, mais la défection de l’intendant, mais aussi du docteur et de plusieurs autres membres du personnel, m’inquiétait sérieusement. J’entraînais Soeur Silke et Zenia dans les souterrains: les filles n’ont pas froid aux yeux ! Dans la crypte impie régnait le chaos, dans tous les sens du terme. Au mur un tableau montrait un oeil maléfique qui me révulsait. Une assemblée de servants du manoir entourait l’autel sur lequel une pauvre bonne de chambre gisait droguée. L’intendant se tenait non loin de là, un couteau sacrificiel à la main, son oeil gauche sortant de sa tête au bout d’une sorte de tentacule. Il fouillait frénétiquement sa bibliothèque indicible, surement à la recherche de son livre d’incantations maléfiques. Avant de faire chanter l’acier de mon épée, je ne résistais pas au plaisir de le narguer en lui demandant s’il ne chercherait pas le livre que j’avais en main par hasard.

Nous avons tué ou capturé tous les membres de la secte qui se cachait au sein du personnel du pavillon de chasse, à l’exception du docteur Sieger qui réussit à s’enfuir par une issue dérobée des souterrains. Clairement, ni le seigneur Aschaffenberg, ni son épouse n’étaient impliqués. L’interrogatoire de l’intendant révéla que tout remontait à Andreas von Brunner, le mouton noir de la famille. Le manoir avait été ravagé par les hommes-bêtes, car malheureusement l’essentiel des gardes étaient victimes de la drogue du docteur. Helmut et Krügger n’avaient pu que sauver quelques serviteurs d’une mort certaine.

Helmut se devait de rester aux cotés d’Aschaffenberg pour l’aider à mettre de l’ordre dans ses affaires, mais il était hors de question de laisser s’enfuir un être aussi dévoyé par les puissances de la ruine que le docteur Sieger. Il avait volé une carriole tirée par un poney blanc pour s’enfuir, les traces devraient être faciles à suivre. Et un poney blanc ça ne passe pas inaperçu. De plus, l’interrogatoire de l’intendant avait révélé que le docteur venait de Stromdorf, une petite ville proche d’Ubersreik, au moment de son recrutement à Grünewald. Soeur Silke, Zenia, Krügger, et moi-même allons donc suivre la piste tant qu’elle est encore chaude. Je fais parvenir ce rapport via Helmut qui m’a promis de remettre ma missive à notre émissaire dès qu’il sera de retour à Ubersreik.

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MàJ 26 Jan 2017