ROLUDISTE

Venzia VENZIA

CARNETS de ROUTE (Comptes rendus d'aventures)

ATTENTION SPOILERS - Joueurs ne lisez pas plus loin, pour ne pas vous gâcher le plaisir

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Les héros:

Chaque séance est une soirée de jeu d'environ 4-5h.

 

Une version longue de cette page est aussi disponible (détail des cafouillages des PJ, détail des combats).

Séance 20: La Confrérie décapitée (part 1)

Une semaine a passé: les gemmes ont récupéré 1 pulsation. Maven a des obligations incontournables chez les purgatores [joueuse absente].

Le Contrôleur Regiani a donné rendez-vous aux PJ dans un endroit inhabituel, Chez Guiseppe, une taverne du Quartier du Port. Il les attend dans un petit salon privé à l’étage. Il a les traits tirés, des cernes sous les yeux, il semble avoir vieilli de 10 ans en quelques semaines. D’une voix empreinte de gravité il déclare aux PJ qu’il a une nouvelle mission extrêmement secrète et délicate, qui nécessite une fidélité absolue aux valeurs que défend la Confrérie. Il leur demande s’ils sont les personnes de la situation, et semble jauger intensément la sincérité de la réponse de chacun. Les PJ sentent confusément qu’une demande inhabituelle va suivre.

Dans quelques jours un grand bal masqué aura lieu au Palais du Doge pour son 50ième anniversaire. La fine fleur de Venzia y sera. Les PJ devront exfiltrer une femme et deux enfants qu’ils repèreront à leurs costumes de colombines blancs (la femme est volontaire, les méfiants PJ ont posé la question). Il faudra sortir ces individus du palais avec la discrétion la plus absolue et les emmener à l’échoppe de la Tête Noire à l’est du Quartier des Dortoirs, où Arcibaldo (l’Orphèvre de la Confrérie) les attendra pour prendre charge “du colis”. Mais en plus de cette mission prioritaire qui ne saurait souffrir d’aucun échec, il faudrait essayer de dérober un masque accroché sur un mur du bureau du Doge, au sommet du Palais, et l’apporter le lendemain matin à 6h à Salvatore, Chez Guiseppe.

- Pourquoi veut-elle fuir, demandent les PJ ?
- Sa vie est menacée. C’est une personne importante qui n’est pas libre de ses mouvements.

Mais là où cette mission devient encore plus étrange, c’est que Salvatore insiste lourdement sur le secret de la mission: aucun frère de la Confrérie ne doit en avoir vent.

Les PJ cherchent à savoir pourquoi il faut cacher à ce point cette mission à leurs frères qui ont tous prêté serment de servir les intérêts supérieurs de Venzia. Et dérober un objet chez le Doge semble extrêmement louche. Salvatore est-il vraiment en train de leur confier une mission légitime ? Le contrôleur leur fait comprendre à demi-mot qu’il suspecte qu’il y ait un traitre au sein de la Confrérie. Et ne sachant pas qui suspecter, il n’a confiance qu’en les PJ.

Après l’entretien, Ezio effectue une filature de Regiani (par les toits), des fois que le contrôleur ait un comportement suspect. Mais Regiani rentre simplement chez lui.

Les personnages ont quelques jours pour échafauder un plan. Ils décident rapidement de miser sur la fausse identité de Sophronia en tant que dona Di Borghese. Comme toute la Seigneurie va se presser à la soirée, il ne sera pas difficile d’entrer avec une suite. Et pour sortir ils misent simplement sur les capacités de téléportation de deux de leurs armures. Il faudra juste que la dame et les enfants veuillent bien les suivre dans un endroit isolé des jardins. Est-elle vraiment consentante ?

Les PJ sont surtout préoccupés par la légitimité de la mission. D’autant qu’ils suspectent que la dame et les enfants soient la femme et les enfants du Doge. Est-ce que Salvatore Regiani ne serait pas un traitre ? Peut-être est-il sous une emprise extérieure ? Après avoir affronté deux chimères capables de manipulation mentale et le nain porteur d’étranges sporoforis, les PJ sont extrêmement suspicieux. Ceci dit, les PJ ont appris que depuis l’attentat, le Doge se comporte étrangement: donnant des ordres une minute, et un contre-ordre la minute d’après. Ou bien se mettant en colère pour un rien, lui qui forçait le respect par sa mesure et son self-contrôle. C’est peut-être le Doge qui est sous influence malfaisante, ce qui expliquerait l’étrange mission de Salvatore.

Ezio surveille quand même la demeure de Salvatore pendant les deux jours avant la soirée. Les PJ vont voir Arcibaldo à son atelier “d’horloger”. Celui-ci leur fait signe qu’il n’est pas sur de parler en ces lieux (il y a du personnel). Ils l’invitent à boire un coup ce soir chez Délia. Sophronia envoie des cartes à divers membres de la Seigneurie, pour annoncer que la dona Di Borghese sera de retour en ville pour assister à la soirée anniversaire du Doge. Les PJ soignent leurs déguisements, ça sera peut-être important pour leur crédibilité. Il ne faudrait pas qu’ils attirent l’attention du service de sécurité. Ils consacrent du temps à bien repérer plusieurs chemins de fuite entre le palais et un lieu de rendez-vous, et prennent des dispositions pour que chaque itinéraire possible soit équipé de moyens de transport adaptés à l’heure H. Trois costumes supplémentaires sont cachés au point de sortie, pour la femme et les deux enfants.

Le jour J (ou plutôt le soir S), la dona Di Borghese et sa suite se présentent à l’entrée des jardins du palais du Doge. Aucun soucis, Sophronia joue parfaitement son rôle d’aristocrate [persuasion 6D + 1 de bonus = 21]. Ezio va de suite aux toilettes pour activer son armure sous son déguisement de singe. Les autres visitent les jardins pour repérer les lieux. Il y a beaucoup de monde dans les jardins, tous les recoins sont occupés par divers intrigants et/ou rendez-vous galants. Les PJ se lancent à la recherche de colombine et de ses deux enfants. Ezio aperçoit Lorenzo Botilleni (maintenant Contrôleur de la Marine) déguisé en bateau. Sophronia repère l’imposante Volta Malifine, la très influente intrigante du Clan Testadori à l’Assemblée. Sophronia aperçoit une grosse dame en colombine avec deux enfants de 13-14 et 9-10 ans. Ca ne correspond pas à la femme et aux enfants du Doge. Les PJ ont-ils mal deviné l’identité de leur cible ? Délia repère Luisa Contarini, qui semble assaillie de courtisans. A moins que ce soient tous les seigneurs à qui elle a fait maintes promesses pour obtenir le poste de Contrôleur des Arts à son cousin Batista Faliero-Contarini.

Ezio se sépare du groupe pour explorer l’intérieur du palais afin de voir comment il pourrait se faufiler vers les étages supérieurs et le bureau du Doge. Le service de bouche est assuré par des serviteurs déguisés en singe comme Ezio, ça devrait aider, mais leurs costumes sont moins luxueux que celui d’Ezio. Sophronia, Ermenegildo, Délia, et Leonardo restent groupé et continuent à chercher leur cible. Sophronia la repère en premier. Un gêneur est scotché à la dame. Sophronia déclame à colombine un poème comme pourrait le faire une courtisane, mais elle choisit un poème qui parle de s’échapper. La dame fait comprendre qu’elle a bien reçu le message. Lentement, en allant de buffet en buffet, Sophronia se dirige vers les jardins. La dame la suit, avec grande discrétion (très lent, s’arrête pour parler avec plein de gens, progresse vers la sortie, mais de l’autre coté de la pièce, etc...).

Sophronia se fait draguer par le très influent patriarche de la famille Rossario, qui se souvient des interventions décisives de Sophronia à la Seigneurie. Le Rossario est très collant. Il est accompagné d’un garde du corps à la rapière ouvragée qu’Ermenegildo reconnait. C'est un vieil adversaire du spadassin. Heureusement que ce dernier porte un masque et aucun signe distinctif.

Feu d’artifice. Ezio profite de la diversion pour se faufiler en zone interdite. Il monte jusqu’au bureau du Doge en passant par le petit escalier de la backdoor (que les PJ connaissent depuis l’histoire de la tentative d’assassinat du Doge par son assistant Decimo). Crochetage. Contrairement aux instructions de précaution qu’Ermenegildo avait prodiguées à son ami, Ezio fonce droit au masque sans s’occuper d'éventuels systèmes de sécurité (il compte sur sa vitesse). Soudain le bureau est scanné par un rayon rouge. Sur la balcon, trois gargouilles mécaniques en pierre s’animent. Ezio (avec le masque) effectue un saut acrobatique par dessus les automates, pour se jeter dans le vide du haut du balcon. Les gargouilles se mettent à produire un son qui ressemble fort à une sirène d’alarme. Les gardes ducaux du dirigeable qui patrouille au dessus du palais balayent la zone avec de puissants projecteurs de poursuite. Ezio, qui a déployé le parachute de son armure, arrive à ne pas se faire repérer. Il descend vers une gondole qui attend les PJ.

Pendant ce temps, Sophronia a eu beaucoup de mal à se débarrasser de Rossario. Personnage très puissant de Venzia, il risque d’être vexé qu’on ne veuille pas comploter avec lui. Les PJ ont amené la colombine (et ses deux enfants) dans un recoin des jardins qu’un coiffeur célèbre (Giacomo Desagelino) utilise pour sculpter les chevelures de jeunes dames avenantes. En voyant Sophronia il la complimente sur ses cheveux et lui propose d’en faire immédiatement une oeuvre d’art. Visiblement, il est suffisamment célèbre pour ne même pas envisager qu’on puisse refuser. Ermenegildo l’éjecte sans ménagement. [Sophronia, qui ne porte pas de masque, sera donc clairement identifiée comme complice de l’enlèvement]. Tout le monde se serre autour de Sophronia, et elle active la téléportation de son armure (au-delà dur mur d'enceinte des jardins, en direction de la gondole). Ezio les rejoint. Fuite sans encombre jusqu’à l’échoppe de la Tête Noire (porte arrière). Le “colis” est dûment remis à Arcibaldo.

Ermenegildo, Délia, et Sophronia rentrent au Théâtre du Caravansérail. Leonardo doute de ce qui va se passer ensuite au niveau d’Arcibaldo. Observer les alentours de l’échoppe risque de ne servir à rien, Arcibaldo avait laissé entendre que le lieu avait été choisi en raison de souterrains discrets. Leonardo et Ezio tentent d’accéder au sous-sol de l’échoppe en passant par les tunnels techniques qui desservent nombre demeures de Venzia. Il y a justement une bouche d’accès aux tunnels pas très loin. Leonardo baratine les gueules brulées de service [14] pour passer avec Ezio. Mais il n’arrive pas à trouver les sous-sols de l’échoppe dans cette zone qu’il ne connait pas vraiment. Leonardo et Ezio décident alors d’aller à l’embarcadère le plus proche. Ils aperçoivent Arcibaldo en train de payer des hommes de main. Les PJ causent brièvement à Arcibaldo: un navire est déjà parti avec la dame et ses deux enfants. L’Orfèvre ne révèle pas vers quelle cité le navire fait route.

Ezio va se poster en sentinelle sur un toit face à Chez Guiseppe, dès 5h du matin. Ermenegildo arrive peu après et guette depuis une ruelle. Salvatore arrive quelques minutes avant l’heure du rendez-vous. Les PJ ne repèrent rien de suspect dans les environs [loupé l’assassin de 1 point]. 6h. Tous les PJ se présentent à la porte de l’auberge. Guisepe leur ouvre et leur indique qu’ “il les attend dans la même salle”. Lorsque les PJ arrivent dans le petit salon privé au 1er étage, Salvatore semble s’être assoupi dans la pénombre. Mais étrangement une large auréole sombre macule le haut de ses beaux habits: il a la gorge tranchée. Un rapide examen révèle une coupure extrêmement fine, comme celle d’une lame hippogriffe. Recherche d’indices. Quelques gouttes de sang sont trouvées dans l'escalier qui monte au second étage. La fenêtre est ouverte, l’assassin [Albedo] est déjà loin.

Leonardo prend le sceau/anneau de Salvatore. Les PJ quittent l’auberge sans rien maquiller, ni gérer en quoi que ce soit l’aubergiste. Ils foncent chez Arcibaldo pour le mettre en garde. Celui-ci décide de fuir sur le champ. Les PJ se rendent chez Salvatore sans perdre de temps, pour rechercher des documents avant que la nouvelle du meurtre n’arrive en la demeure. Pendant que les autres font diversion avec le secrétaire de Salvatore, Ezio s’infiltre discrètement dans le bureau de Salvatore. Fouille rapide. Rien de compromettant pour leur affaire, mais Ezio trouve une cache avec des dossiers sur tous les membres de la Confrérie. Visiblement, les rapports de missions des PJ racontent n’importe quoi: Salvatore a rédigé des compte-rendus fantaisistes où les actions décisives des PJ sont passées sous silence, et où il les présente comme des éléments médiocres, limite incompétents. Ezio dérobe 4 dossiers (Luca Romani aka Cpt Harfang, Dalvatino Decchi aka Cpt Bellatore, Aldano Silva aka Fortuna, et Gordo Gadaccini aka Soluzione). A peine l'intruso sorti qu'une troupe de gardes ducaux investit les lieux et commence à confisquer tous les papiers.

Repli des personnages. Délia part faire des recherches de son coté pour savoir comment Arcibaldo a quitté la cité. Il n’a pas pu emprunter une voie légale, trop risqué, donc il y a toutes les chances que des contrebandiers soient au courant. Mais déterrer l’info va prendre du temps. Ermenegildo décide d’aller donner l’alerte au QG du Caravanserail. Quand il arrive au théâtre, il est accueilli par l’un des frères Pucci. Umberto demande à Ermenegildo où se trouve le reste de sa bande, car il faut les contacter d’urgence: tous les membres de la Confrérie sont convoqués d’urgence chez le Doge - sa femme a été enlevée durant la nuit !!!
Ermenegildo s’enquiert des faits et gestes des membres de la Confrérie. Umberto lui dit que les cinq hippogriffes présents au QG sont partis pour le Palais il y a environ un quart d’heure (lorsque la convocation est arrivée par tube pneumatique). Madalena est en armure dans une calèche fermée, en train de diffuser l’appel par la radio générale. Umberto s’apprêtait à partir lui-même pour le Palais, après avoir prévenu les gardiens de la centrale énergétique grâce à la radio du QG.

Ermenegildo demande à Umberto de rester encore un peu à la radio. Mais le spadassin diffuse lui-même un message alarmant: “Ici Ermenegildo. Voici une information à relayer à tout le monde dans la Confrérie. La femme du Doge a été enlevée. Le Doge a envoyé ses gardes ducaux chez Salvatore pour perquisitionner. Salvatore a été assassiné chez Guiseppe par une arme hippogriffe. Il y a peut-être un traitre dans la Confrérie. Salvatore avait des doutes sur le Doge. Son éminence serait contrôlée par Harlam Mirak. La convocation chez le Doge est potentiellement un traquenard.” [NB: A ce stade les PJ n'ont aucune raison objective de soupçonner Harlam Mirak, mais l'attitude un peu hautaine d'Harlam envers les PJ + son ascension fulgurante en position d'influence + une bonne dose de flair = excellente intuition ! ].

Il y a deux hippogriffes qui répondent par radio à Ermenegildo. On questionne le fait qu’il y ait un traitre dans la Confrérie: après tout, il y a d’autres porteurs d’armures (comme celui qui a tenté d’assassiner le Doge en pleine Assemblée). Ermenegildo argumente un peu, faisant part des soupçons dont Salvatore avec parlé à demi-mot. Ermenegildo est plutôt convainquant [Persuasion 15] . Le spadassin quitte ensuite le QG et se rend chez Délia pour l’attendre et la mettre au courant. Il a un bref échange par radio avec Leonardo. Ce dernier réprouve l'initiative d'Ermenegildo, arguant que dénoncer le complot sans preuve est stupide, alors qu'à l'inverse des preuves faciles à trouver impliquent clairement les PJ dans l'assassinat du secrétaire ...  voir dans l'enlèvement ... . Et en plus le méchant est l'autorité principale de la ville et les hippogriffes lui sont dévoué ... 
Balayant ces arguments d'une réplique cinglante "lâche, tu ne penses pas à Venzia" Ermenegildo poursuit sa sédition.

Leonardo, Ezio, et Sophronia sont assommés par l’initiative d’Ermenegildo. Eux voulaient enquêter de l’intérieur, à visage caché, en faisant semblant de collaborer avec le Doge (et donc peut-être Harlam). L'état d'esprit de Leonardo c'est "mes ennemies je m'en charge, protégez moi de mes amis" ! Il va chez Maven et l'attend en vue de fuir Venzia (et de raconter les derniers développements).

Quand à lui, le spadassin n'a aucun doute sur ses choix. Il pense que les hippogriffes ont été sélectionnés pour leur idéalisme, leur courage et leur dévouement. Ils ont même fait serment de solidarité. Pour les hippogriffes fidèles à leur serment, sauver la vie de ses frères d'arme est plus important que sa propre vie. Ermenegildo est fidèle à son serment: il essaye de sauver les autres hippogriffes, même si cela doit mettre sa tête à prix. Il a averti les hippogriffes de ce qui se passe, et par la même occasion il a averti le traitre au sein des hippogriffes qu'il sait tout. Certains hippogriffes croiront Ermenegildo, d'autres pas, mais tous ceux qui sont tels que devraient être des hippogriffes se poseront les bonnes questions et refuseront de se placer sous la coupe d'un Doge pantin d'Harlam. Le spadassin croit dur comme fer que les hippogriffes seront solidaires d'un frère d'armes, qui a risqué sa vie maintes fois à leur coté, plutôt que de croire un parvenu comme Harlam.

Séance 21: La Confrérie décapitée (part 2)

Ezio tente de calmer les esprits qui s'échauffent. Il explique à Ermenegildo et Leonardo que pour lui les deux positions ne sont pas incompatibles. Ermenegildo se range à ces de sages paroles. Le spadassin pense qu'il est possible de rallier les autres hippogriffes pour perpétuer l'oeuvre de Regiani et démasquer son meurtrier. Si les six amis restent unis, ils pourront convaincre les autres membres de la Confrérie. Ermenegildo tend la main à Leonardo ... Ce dernier convient que par-delà leurs désaccords, l'urgence c'est de sauver Venzia du péril des manigances d'Harlam.

Puisque les PJ sont réconciliés, Ezio presse les autres d'établir un QG pour les "loyalistes" (loyaux à Venzia). Tant que le Doge/Harlam n'ont pas encore pris de mesures contre les PJ, il faudrait déménager leur atelier de protogénèse pour garder la capacité de pouvoir réparer les armures. Ezio suggère de s'établir chez Monte Peronni. Mais les PJ avaient fait un rapport à son sujet. Délia propose sa planque (un entrepot secret de contrebandier). Ezio suggère de rallier Anguilla à leur cause.

7h du matin

Leonardo est chez Maven et la met au parfum: “c’est une catastrophe”. Ensemble ils vont prévenir Anguilla à son atelier. Cette dernière a du mal à se réveiller, et elle est un peu perplexe devant les explications peu claires de Leonardo. Mais accepte de se mettre au vert quelques temps dans une de ses planques. Leonardo lui propose l’usage d’un code pour communiquer par crieur (via un poème).

Délia est toujours partie (pour enquêter auprès des contrebandiers sur la destination d'Arcibaldo). Ermenegildo a planqué sa rapière, coupé ses cheveux, et changé de vêtements (volés sur un étendoir). Ezio l'a rejoint. Sophronia est partie chez Délia sans avertir les autres. Ezio et Ermenegildo vont à leur tour chez Délia. Dans la panique de la situation chacun agit de son coté sans coordination, ça cafouille un peu au sein des héros. Délia rentre enfin chez elle. Tous les PJ sont enfin réunis au calme, peuvent souffler un peu, et planifier la suite de leurs actions. L'humble demeure de Délia est parfaite pour les conspirateurs car un contrebandier prépare toujours des moyens d'échapper aux autorités: le large conduit de cheminée est équipé d'échelons, et au sol il y a une trappe qui mène à un accès à la mer, avec barque toujours disponible ! Ezio va chercher les 4 dossiers qu’il avait volé chez Salvatore. Il revient à midi.

Conseil de guerre !

Les PJ lisent les dossier. Ils découvrent pourquoi ces quatre personnes ont été sélectionnées: elles ont toutes contré plusieurs tentatives d’assassinat. Les dossiers contiennent les adresses personnelles de ces quatre membres de la Confrérie: les PJ réalisent que les dossiers aux mains d'Harlam Mirak contiennent donc l’adresse de Délia. Les PJ s'empressent de décamper de chez Délia. Elle les emmène à sa planque secrète, qui ne devrait pas apparaître dans son dossier: un entrepôt abandonné, réputé proche de s’effondrer, accessible aussi en barque.

Les PJ mettent au point leur stratégie. Dans l'immédiat elle consiste à essayer de contacter les hippogriffes que les PJ pensent pouvoir convaincre de se ranger de leur coté. Et en premier lieu, des hippogriffes accessibles il y a ceux qui gardent l'accès à la centrale énergétique de Venzia (cf. séance 9).

Pour se déplacer dans la ville, craignant que leur tête soit mise à prix, les PJ se déguisent: Ezio porte un bandeau de borgne sur un oeil, pour cacher ses yeux vairons trop caractéristiques. Délia adopte une grande cape, Sophronia et Maven une robe quelconque (loin des habits rituels d'infant et de purgatore). Leonardo met un masque et utilise une capeline pour cacher quelque peu son torse puissamment musclé. Délia, qui a l'habitude de se déguiser pour ses petites affaires, grime tout le monde.

Les PJ se rendent dans les Bas Fonds, dégottent une baraque pourrie non loin d'une entrée des tunnels menant aux Abysses, et attendent un moment favorable pour se faufiler vers leur objectif. Une fois dans les tunnels, ils trouvent rapidement la zone qu'ils connaissent et commencent leur descente, en marquant leur chemin. Une fois assez loin de la surface pour ne plus craindre de croiser quelqu'un, ils activent leurs armures et se mettent à écouter la fréquence des hippogriffes, espérant capter des échanges avec les sentinelles qui protègent la centrale énergétique. Mais c'est le grand silence. Leonardo est le seul qui arrive à se repérer dans le dédale des tunnels, mais il rame un peu malgré leurs précédents passages. A environ 400-500m de la rotonde qui donne accès à la centrale énergétique, Ezio part en éclaireur seul (en armure, avec sa vison nocturne) [Discrétion: 26]. La rotonde est gardée par 8 gardes ducaux et aquabusiers, en train de manger autour d’un feu, et visiblement assez relax. Aucune tête connue de la Confrérie: il semble que défendre ce qui reste de fonctionnel dans la centrale énergétique ne soit plus une priorité des autorités ... Malicieusement Maven propose de prendre la cité en otage …

Les PJ ressortent. Il fait nuit. Ils vont chez Celina Burioti (Cultura), une hippogriffe avec laquelle ils ont d'excellentes relations. Ils entrent chez elle en armure, ce qui la surprend quand même pas mal. Elle commence à leur raconter comment s’est passé la réunion chez le Doge: Les hippogriffes ont été réaffectés à la recherche de la famille du Doge. Comme les PJ discutent de l’enlèvement, Cultura réalise soudain que la description d’un suspect correspond énormément à Sophronia. Ermenegildo lui révèle que ce sont les PJ qui ont exfiltré la famille du Doge pour la mettre en lieu sur. Il lui explique pourquoi: le Doge serait contrôlé par Harlam Mirak, et Regiani qui a du s'en apercevoir a été assassiné, probablement par un traitre au sein de la Confrérie. Chaque PJ apporte son soutien aux thèses du spadassin. Cultura est convaincue. Elle accepte d'aider les PJ à sauver Venzia des griffes d'Harlam Mirak.

Elle finit de raconter ce qui s’est passé à la réunion où les hippogriffes étaient convoqués: Harlam Mirak était présent, le Doge l’a nommé Intendant de la Confrérie des Hippogriffes en remplacement de Regiani. Les PJ sont choqués d’apprendre ça. Au palais, personne n’a mentionné le message d’Ermenegildo. Visiblement les hippogriffes se serrent les coudes le temps de débrouiller cette histoire: entre ce que dit un frère d'armes, qui a risqué sa vie aux cotés d'autres hippogriffes, et les dire de la haute hiérarchie, les hippogriffes ont l'air plutôt enclins à croire Ermenegildo. L’enquête du Doge & Harlam se focalise sur une certaine noble “Di Borghese”, visiblement une impostrice qui n’est jamais arrivé par bateau à Venzia contrairement à ce qu'elle affirmait. Par ailleurs, les deux commandants des hippogriffes, les très loyaux gardes du corps du Doge, Luca Romani et Dalvatino Decchi, ont été affectés à autre chose que la garde du Doge. Le Doge est maintenant protégé (surveillé ?) par Matéo et Girardo. La plupart des hippogriffes ont reçu pour tâche de surveiller les moyens de quitter Venzia, afin d'empêcher que les ravisseurs ne quittent la ville avec leurs otages. Cultura doit relayer Salomé à 4h du matin au port (à la surveillance des accès). Clairement on a encore donné aux femmes des postes à la con, dit Cultura. Les PJ conviennent d’un canal pour communiquer avec Cultura au cas où celle-ci apprenne des choses. Elle leur communique la nouvelle fréquence générale des hippogriffes.

Les PJ demandent à Cultura d’être les yeux et les oreilles des "loyalistes" au sein du pouvoir. Ils discutent aussi du masque volé par Ezio: quel usage voulait en faire Regiani, qui vaille les risques encourus par Ezio ? Longues discussions au sujet des Pénombristes, de l'avenir de la Confrérie, etc… : les héros sont encore déboussolés par la tournure des évènements et le quasi coup d'état feutré d'Harlam Mirak. Comment diable s'y prend-t-il pour que le Doge lui accorde autant de pouvoir ? Les PJ finissent par se coucher (à l'entrepôt de contrebande de Délia, en gardant leurs armures). Les PJ constatent que toutes les 3 heures, quelqu'un appelle par la radio des armures chaque sentinelle hippogriffe, pour un rapport.

5h du matin: Les PJ quittent leur planque pour se rendre au QG des hippogriffes. Arrivée au théâtre vers 6h. C'est Alfonso Pucci qui est de permanence à la super radio du QG. Il est surpris de voir débarquer les PJ: "Le capitaine Harfang vous cherchait partout". Ermenegildo appelle Harfang sur son canal privé. Ils conviennent qu'il faut discuter. Harfang (Lucca Romani) lui dit qu'il arrive. En attendant les PJ font semblant de s'entrainer dans la salle d'armes, histoire d'avoir une raison d'être en armure, des fois que quelqu'un d'autre arrive au QG, genre la garde ducale au complet ! Harfang arrive vers 7h, accompagné des soeurs Simeone. [Harfang se méfie, il a embarqué les soeurs car il sait qu'il peut compter sur elles pour obéir aux ordres]. Ermenegildo et les autres expliquent la situation comme ils l'ont fait avec Cultura. Harfang semble convaincu. Ermenegildo lui révèle que c’est eux qui ont exfiltré la famille du Doge (mais Ermenegildo ne parle pas du départ en bateau, ni du masque). Harfang dit : "Supposons que je tire sur Mirak, le Doge risque de m’arrêter pour trahison, et quoi ensuite ?". Maven demande pourquoi la centrale énergétique de Venzia n’est plus protégée. Harfang répond que c'est la décision du Doge depuis l’enlèvement.

Ezio va chercher le masque. Leonardo l'analyse [connaissance des champignons: 24]. Le masque semble imprégné de champignons capables de garder en mémoire la personnalité de quelqu’un. Leonardo est tenté de mettre le masque, mais est-ce que ça ne risquerait pas de le “décharger”? Ermenegildo reste avec Leonardo au QG du théâtre pour le protéger. Le masque comporte un sceau: celui du fabriquant peut-être ? Maven part en ville interroger des saponisti pour trouver qui est le fabriquant: elle trouve que c'est la marque d'un certain Mago, saponisti connu surtout pour faire des produits cosmétiques bon marché et peu efficaces. Sophronia, qui a une incroyable connaissance des élites (fruit d'années à écouter les commérages les puissants au grand temple des Pèlerins) se rappelle que le frère du Doge est mort il y a quelques années de façon assez louche. Il avait un masque imprégné de sa personnalité.

Délia part consulter ses contacts pour découvrir la destination d'Arcibaldo: il semblerait qu'il se soit embarqué à destination d'Ublis. Quand Ezio va chercher le masque, il entend sur une place déclamer le poème d’Anguilla qui est le signal qu'ils ont convenu: elle donne rendez-vous à Leonardo. Ezio serait-il jaloux ? Il va au RdV à la place de Leonardo. Aguilla lui raconte qu'elle a rencontré Lorenzo Botilleni (désormais Contrôleur de la Marine). Ce dernier souhaite renverser le Doge pour le bien de la Cité. Et Lorenzo a un plan ...

Midi. Ezio raconte son RdV aux autres PJ (en privé): Lorenzo veut faire la chèvre si les PJ sont d'accord pour tendre un piège aux sbires de Mirak. [Corolaire, Lorenzo sait qu’Anguilla connait les PJ -> elle avait bien du justifier le manque du tableau].

Séance 22: La Confrérie décapitée (part 3)

Les PJ se rendent chez Mago le saponista. Il est fameux et joue les divas: les PJ en sont réduits à poireauter une heure. Les PJ négocient pour avoir des infos, mais Mago ne parle pas facilement de ses clients prestigieux et les PJ n’ont pas tout à fait assez d’argent pour l'acheter. Maven le menace. Mago cède. Le masque est imprégné de la personnalité du frère du Doge. En discutant avec Mago des capacités du masque, les PJ comprennent qu'en plaçant ce dernier sur le visage du Doge, il se peut que le Doge redevienne lui-même (si l'hypothèse d'un contrôle mental de Mirak sur le Doge se vérifiait).

Les PJ rentrent à leur planque pour en débattre. Soudain, l'armure des PJ reçoit un bref appel au secours d’Arcibaldo, sous forme d'un court texte qui s'affiche sur la visière de l'armure. Le navire d'Arcibaldo est attaqué par des pirates. Les PJ foncent toute affaire cessante à leur dirigeable. Etrangement, les armures sont capables d'indiquer la direction de l'émetteur qui a envoyé le SOS. 8h de vol (les vents sont contraires). Au petit matin les PJ aperçoivent deux navires en haute mer: un navire marchand venzien abordé par un navire pirate keergardien. Armures activées: Fight !

Leonardo effectue des passages en vol pour frapper les quelques pirates présents sur le pont. Par chance, les pirates ont visiblement bien arrosé leur victoire, heureux de leur belle prise. La plupart dorment en cuvant leur vin. C'est heureux car affronter tout un équipage, même avec des armures hippogriffes, ça ne serait pas simple. Et c'est aussi pour cette raison que le navire pirate traine encore sur les lieux de son attaque.

Maven arrive aussi en vol, se pose et attaque les hommes de quarts. Sophronia tire au pistolet (peu efficace), puis au tromblon. Ermenegildo fait des ravages. Ezio en profite pour se faufiler dans l'entre-pont, puis plus bas encore. Il libère les prisonniers issus du navire marchand, dont Arcibaldo. Tout ça avant que la plupart des pirates ne se rendent compte qu'ils sont attaqués. Lorsque leur chef (un colosse) se fait décapiter, les autres pirates se rendent.

Navires

Retour à Venzia en dirigeable avec Arcibaldo. Les PJ lui ont expliqué la situation, qui n'est plus aussi noire que lors de sa fuite. Arcibaldo leur révèle comment il les a contacté: il dispose d'un artéfact Pèlerin, une sorte de bracelet sur lequel on peut écrire un court message qui est envoyé avec une très grande porté, pour peu qu'on connaisse une sorte de code qui identifie l'armure du destinataire.

De retour à Venzia les PJ débattent de leurs options. Infiltration ou pas infiltration ? Ezio est volontaire pour tenter d'accéder seul aux appartements du Doge afin de lui mettre le masque. Ezio pourrait y arriver grace au parachute de son armure. Etude des défenses du palais, avec l'aide d’Harfang qui connait bien les lieux. Le principal problème vient des gargouilles de pierre mécaniques qui protègent la terrasse du Doge. Arcibaldo bidouille l'armure d’Ezio pour la faire passer pour celle d’Harfang, qui est probablement toujours autorisée à pénétrer dans les appartements (puisqu'il était garde du corps personnel du Doge jusqu'à récemment). Personne n'a une meilleure idée d'action. Le plan d'Ezio est entériné, non sans une certaine admiration des autres PJ envers Ezio qui prend là un énorme risque personnel.

Afin d'être sûr de voler plus haut que les dirigeables des garde ducaux qui protègent le ciel au dessus du palais (avec de puissants projecteurs de poursuite), Leonardo bidouille le dirigeable des PJ pour l'améliorer [2D d'archéogénèse +3D de destin: 22]. Il l'allège au maximum, et renforce l'enveloppe pour pouvoir augmenter légèrement le volume de gaz. Délia et Ermenegildo se sont positionnés sur des toits distincts en vue de la terrasse du Doge. Ils observent en armure, à l'écoute de leur radio. Maven est partie chez les purgatores pour s'assurer d'un bon alibi (la confiance règne !). Dans la même logique, Sophronia a regagné le grand temple des Pèlerins.

Au plus noir de la nuit, vers 4-5h du matin, le dirigeable (noir) des PJ survole le palais le plus haut possible. Leonardo est aux commandes. Ezio saute en chute libre, ouvre son parachute (noir) le plus tard possible, et le manoeuvre avec maestria pour échapper aux projecteurs. Il a tenté d'activer au maximum toutes les gemmes de son armure pour être boosté au niveau d'un surhomme, mais découvre qu'il y a une limite au nombre de pulsations qu'un hippogriffes peut consommer en une seule fois [pas plus d’activation que de D en carac]. Il transmet l'info par radio à ses complices sous la forme d'un laconique "merde, toutes mes gemmes ne se sont pas pleinement activées " ! L'intruso se pose quand même sans encombre sur la terrasse de la chambre du Doge. Les gargouilles ne bronchent pas. Mais il perd le contact radio avec ses amis: visiblement les appartements du Doge sont équipés d'un système qui brouille la radio.

Les amis d'Ezio en sont réduit à ronger leur frein. Leonardo vole suffisamment à l'écart pour ne prendre aucun risque de se faire repérer. Soudain le Palais s'agite dans tous les sens. Visiblement l'alerte est donnée.

Aucun signe d'Ezio. Il ne ressort pas du palais.

Séance 23: La Confrérie décapitée (part 4)

[Joueur d'Ezio absent]

Le soir juste avant l'intrusion d'Ezio au Palais, Maven cherche à se forger un alibi en béton. Elle se montre de façon ostensible au QG des Purgatores. Elle ne passe pas inaperçue. D'une part parce-qu'elle a acquis une certaine renommée depuis qu’elle a trouvé l’origine de l’aqua malefascente. Mais aussi parce-que ses fréquentes absences prolongées font jaser: chez les Purgatores la rumeur dit qu'elle a des appuis politiques haut placés pour pouvoir agir avec autant d'indépendance. Un gradé de l'ordre dit d'un ton acerbe “Maven c’est bien aimable à vous de nous faire la grâce de votre présence”. Puis avec une voix qui laisse présager d'un sévère remontage de bretelles: “Maître Aceli vous cherche". Maven prend de suite la direction du bureau d'un des trois dirigeants de l'ordre, tandis que nombre collègues rient sous cape.

En fait, Aceli n'a aucune remontrance à lui faire. Par contre il a une mission délicate à lui confier: Il vient de découvrir un ordre de transfert vieux d'environ trois semaines, pour un prisonnier du nom d'Albedo Cesare. Ce captif des geôles des purgatores a été transféré à la prison des Affaires Sanitaires et Sociales, au palais de feu Salvatore Regiani. L'ordre de transfert porte la signature du Contrôleur Regiani. Aceli demande à Maven si elle a entendu parler de ce transfert. Maven répond par la négative. Mais elle s'aperçoit qu'Aceli la dévisage avec la plus grande attention: visiblement il essaye, depuis le début de l'entretien, de déceler si elle avait connaissance de quoi que ce soit en rapport avec ce qu'il évoque. Sachant très bien que Maven est une protégée de Regiani, Aceli la testait. Mais il semble conclure de son examen que Maven est honnête avec lui. Il lui dévoile le fond du problème: la signature de Regiani est un faux grossier. Pourquoi quelqu'un de haut placé (pour pouvoir faire passer discrètement un tel ordre de transfert falsifié) irait prendre des risques pour transférer un prisonnier lambda ? Les captifs des purgatores sont des personnes atteintes du mal de l'aqua malefascente, sur lesquelles parfois on teste divers remèdes potentiels. Pourquoi en transférer un au Palais Regiani ? Pour leurs propres expériences ? Mais pourquoi falsifier un tel ordre ? Aceli demande à Maven d'enquêter. [Mais il lui cache qu'Albedo n'est pas un prisonnier tout à fait comme les autres: c'est un ancien purgatore devenu fou, pas du tout une victime de l'aqua malefascente].

NB: Cette digression dans le fil du scénario est une amorce pour mettre les PJ sur la piste de l'assassin à la solde d'Harlam Mirak. Mais, pris par l'engrenage des autres évènements, les PJ ne vont pas s'intéresser à cette piste en apparence anodine.

A l'heure prévue pour l'intrusion d'Ezio, Maven s'enferme dans son logement chez les Purgatores, et active son armure pour suivre par radio ce qui se passe. Au grand temple des Pèlerins, Sophronia s'enferme dans sa cellule monacale et active aussi son armure pour suivre les échanges radio. Ermenegildo et Délia sont perchés, en armure, sur leur toit respectif, le plus près possible du Palais, pour observer ce qui s'y passe. Environ un quart d'heure après le saut d'Ezio, Ermenegildo et Délia signalent de l'agitation au palais du Doge. Des lumières s'allument un peu partout, les gardes s'agitent et reçoivent des renforts, puis finalement une flopée de coursiers partent du palais dans différentes directions. Ermenegildo intercepte (en armure) un coursier et le fait parler: le messager est sensé convoquer le secrétaire de Regiani au Palais. D’après le coursier tout le Palais est réveillé, les gardes sont sur les dents, il pense qu’il y a eu un autre attentat contre le Doge.

D'ailleurs Ermenegildo et Délia peuvent constater que des gardes se déploient sur tout le plateau de La Città di Pelegrini: ils bouclent tous les accès aux quartiers de la noblesse. Ermenegildo quitte les lieux tant que c'est encore possible. Délia reste à son poste d'observation. Bien cachée [dissimulation 18 vs recherche des gardes ducaux 15], elle repère [recherche 21] trois gardes ducaux qui conduisent un gaillard barbu au palais du Doge. C'est Luca Romani (aka Capitaine Harfang) qui semble aux arrêts. Elle prévient ses amis par radio. Leonardo les met en garde: si Harfang a été arrèté, les sbires d'Harlam Mirak risquent de venir chercher les PJ partout où il est prévisible de les trouver. Sophronia quitte immédiatement le temple, et Maven le QG des Purgatores. Délia ne peut plus quitter les hauts quartiers, complètement bouclés, mais Ermenegildo, Maven, et Sophronia rejoignent Leonardo à l'aérodrome des dirigeables. Ils entrent par effraction dans un entrepôt peu usité, et s’y installent. Mais que faire maintenant ?

Au levé du soleil, toujours pas de nouvelle d’Ezio. Maven plaisante pour faire baisser la tension: "la faille de ce plan c’était Ezio" ! Sur la fréquence de la Confrérie, silence complet. Les PJ décident d'aller voir Célina Burioti (aka Cultura) pour voir si elle aurait des informations. Même déguisés, les rebelles de la Confrérie sont sur leur garde [recherche: Maven 17, Sophronia 19, Leonardo 21, Ermenegildo 22]. En arrivant en vue de la demeure de Cultura, les deux garçons remarquent un truc bizarre: non pas des gardes, ni même un gars suspect qui refait ses lacets, mais dans le soleil levant il y a un reflet métallique au niveau d'une corniche du toit de la maison. Etrange. Peut-être une armure hippogriffe sous camouflage ? Les PJ ne s’arrêtent pas au niveau de la maison et passent leur chemin l’air de rien.

Leonardo va louer un veliboptère [test de pilotage facilement réussi] et passe au dessus de la maison pour essayer de repérer ce qui se passe [recherche 14]. Leonardo ne voit rien de particulier à part trois cuivreilles (les pigeons de Venzia). Réflexion faite, ces cuivreilles sont suspectes: ce n'est pas parce-que leur plumage est de couleur cuivre qu'elles peuvent refléter les rayons du soleil comme du métal. Mais cette bizarrerie n'évoque rien à Leonardo [Savoir/institutions: 13 seulement]. Il retourne voir les autres et raconte ce qu’il a vu. Ca ne dit rien à Maven non plus [8], mais Sophronia [21] se rappelle de conversations entre nobles entendues au temple: Au sommet de l'état, il y a un contre-pouvoir au Doge, chargé de contrôler la légalité des actions du souverain, c'est le Conseil des Dix (10 Contrôleurs). Pour ça le Conseil a accès à une arme, les Arlequins à Plumes. Cet outil est tellement puissant que pour l'employer il faut l’aval des trois Eminences à la tête du Conseil. Ce seraient des automates de combat très sophistiqués, dont une variante, ou peut-être une partie détachable (genre drone), pourrait prendre l'apparence anodine d’oiseaux pour espionner les ennemis de la cité. Ils voient tout, rien ne leur échappe, les comploteurs de tout bord en ont une peur bleue. Superstition ? Légende urbaine ? Ca ne doit pas être si redoutable et omniscient que ça sinon les toutes les intrigues de Venzia tourneraient court. Ermenegildo a entendu dire que les Arlequins à Plumes seraient des gardiens du Doge, mais d'autres rumeurs disent que c’est l’arme d’une société secrète. Tout ça est bien fumeux. En tout cas, si la légende est vraie, il semblerait que la maison de Cultura soit sous surveillance du Conseil des Dix, peut-être que tous les agents du Doge sont ainsi surveillés. Mais pourquoi maintenant ? Maven pense qu'il faut envisager le pire scénario: Ezio a échoué, il a été capturé, et il a parlé. Ermenegildo prend le pouls de la rumeur des rues: Il y aurait eu encore un attentat contre le Doge. C’est grave, mais officiellement il n’est pas mort. On peut à nouveau accéder à La Città di Pelegrini, mais la garde aux accès à été renforcée, les gondoles sont fouillées, etc...

Délia a enfin pu quitter les quartiers nobles, elle rejoint ses amis. Sophronia rend visite à une consoeur d’un petit temple de quartier pour tâter la température à son sujet au sein de l'Eglise. [Charme 26] L'infant tombe sur une pupille qu'elle a formée, la groupie du prof de la classe de théologie, fan inconditionnelle de sa formatrice, visiblement enchantée de cette visite. Mais la jeunette n’est pas allée au temple principal depuis plusieurs jours. Avec une bonne excuse, Sophronia l’envoie chercher des infos au temple. Deux heures plus tard, la novice revient toute transpirante. Des gardes du Doge sont venus au temple et demandent après Sophronia. On accuse cette dernière d’avoir enlevé la femme et les enfants du Doge. Les gardes ont fouillé le temple à la recherche de Sophronia. Cette dernière recommande à la novice de dire qu’elles ne se sont pas vues depuis des lustres. Sophronia rapporte tout ça aux autres PJ.

Les dissidents de la Confrérie décident de retourner voir s'il peuvent trouver Cultura chez elle. Leonardo incite à passer par les égouts et conduits techniques. Il va à la Bouche des Enfers la plus proche et corrompt un collègue pour qu'il ferme les yeux sur le passage de tout les hippogriffes. Leonardo essaie de se repérer dans les tunnels mais se paume encore une fois. Delia essaye de se procurer une carte des tunnels du quartier (Sestière Rhialto) au marché noir. Ca prend du temps mais elle trouve à se fournir. Encore faut-il arriver à réunir la somme demandée. Ils n'ont pas assez d'argent [échec tirage de Ressources]. Délia essaye de marchander et embobine facilement le vendeur, profitant du fait que le mec est un peu bourré [commerce : échec critique du MJ].

Les PJ retournent dans les souterrains, et grâce aux plans, arrivent au niveau de la maison de Cultura. Mais y’a pas de porte pour accéder aux sous-sol, les tuyaux de vapeur passent à travers le mur. Les hippogriffes pulvérisent le mur avec le rayon des armures. Il n'y a personne dans la demeure de Cultura. Les PJ décident de l’attendre. Plusieurs heures passent. Toujours pas de Cultura. Aurait-elle été arrêtée ? Les cuivreilles ne sont peut-être pas là pour simplement surveiller, c’est peut-être une souricière. Les PJ trouvent brusquement l'inspiration: ils vont tendre un piège à ceux qui ont monté la souricière !

Leonardo: "On envoie l’un d’entre nous entrer ostensiblement chez Cultura, et on suit les oiseaux pour voir qui ils vont prévenir. On fait une souricière dans la souricière. On chope celui qui viendra pour essayer de choper notre chèvre. Mais qui ferra la chèvre ?"
Maven (en regardant avec insistance en direction de Sophronia): "Quelqu’un de recherché mais d’inoffensif ! Pour que les ennemis ne viennent pas trop nombreux."

Sophronia ressort par les souterrains et entre ostensiblement chez Cultura, sous les yeux des arlequins à plumes. Délia est en observation sur un toit en face de la maison. Les trois autres sont en embuscade à l'intérieur de la maison.

Plan Maison

Lorsque Sophronia (qui a remis sont habit d’infant pour être sure d'être reconnue) entre dans la maison, Délia repère une des cuivreilles qui décolle et part en direction du sommet de Venzia. 5 min plus tard, Délia prévient que 3 oiseaux viennent d’arriver. 2min plus tard un autre oiseau se pose, puis un autre, puis un autre. Parfois c’est un peu dur à dire car il y a aussi de vrai cuivreilles. Certains arlequins se posent sur le rebord des fenêtres. Puis 5 ou 6 autres arrivent. [ambiance les oiseaux de Hitchcock]. Certains se posent même sur le toit en face où se trouve Délia. Heureusement elle est bien cachée [dissimulation 25]. Soudain, dix oiseaux métalliques décollent, font un tour en l’air, puis foncent à travers la fenêtre, et tournoient dans la pièce. Le bord de leurs ailes est très tranchant. Sophronia se fait attaquer en fait !!!

Sophronia exécute une esquive. Elle n’arrive pas à les éviter mais l’armure hippogriffe et le champ de force de son médaillon la protège de justesse. Sophronia tire avec son arme à rayon. Aucun effet visible. Les autres sortent de leur cachette et engagent le combat avec les oiseaux. A l'extérieur Délia voit une nuée d’oiseaux qui fonce vers la porte. Elle tire au tromblon [raté avec double 1 au dé pèlerin]: le tromblon lui explose à la figure !!! 1 blessure (et visière armure brisée).

[2e round]

Délia descend prudemment de son perchoir. Sophronia décide de faire un repli stratégique plutôt que d’attaquer. Elle fonce vers les escaliers qui mènent au sous-sol (et donc aux tunnels). Leonardo trouve l’idée fort sage. Les 9 oiseaux restants attaquent les PJ qui n’ont pas amorcé assez vite leur fuite. Heureusement, Ermenegildo, Maven et Leonardo réussissent à esquiver les arlequins (Sophronia est déjà hors d’atteinte). Ermenegildo ferme la marche. A l’extérieur Délia voit une scène étrange. Les oiseaux qui ne sont pas entrés dans la maison semblent fusionner les uns avec les autres, bâtissant ainsi un automate humanoïde.

[3e round]

Délia a atteint le sol de la rue. Elle désactive l’armure et s’éclipse prudemment tandis que les badauds commencent à sagement reculer à la vue de cet automate qui s’assemble. A l’intérieur les oiseaux attaquent Ermenegildo qui couvre la fuite de ses amis. Son armure le protège de justesse des blessures. Les PJ fuient par les tunnels techniques. Mais derrière eux ils entendent un fort bruit métallique, comme si une batterie de casseroles était tombée du rez-de-chaussée au sous-sol. Puis des bruits de pas de course, accompagnés de bruits de pistons pneumatiques, se rapprochent d’eux.

Course dans les tunnels: Maven [6] se cogne à une poutrelle, Sophronia [3] se tord une cheville. Leonardo s’arrête : “On n’abandonne pas Sophronia”. Il se retourne et s’apprête à tirer avec son arme à rayon sur l’automate. Maven et Sophronia font de même. Ermenegildo, qui fermait la marche (donc le plus prêt de l’arlequin qui les rattrape), s’accroupi pour libérer une ligne de tir, et sort ses lames rétractables. Trois rayons frappent l'automate: l'arlequin subit 4 blessures. L’automate est endommagé, mais il est encore fonctionnel. Un point rouge se pose sur Ermenegildo. L’automate pointe Ermenegildo du doigt. Ce dernier choisit de ne même pas esquiver afin de faire rempart de son corps pour protéger les autres: quel altruisme ! Le projectile, relié avec fil au doigt de l'automate, délivre une énorme décharge électrique, mais Ermenegildo tient le coup et frappe en retour. Il coupe en deux l’arlequin. Des engrenages partent en tout sens. Ouf, les hippogriffes ont eu une belle frayeur. Ils récupèrent des morceaux pour les étudier plus tard.

Leonardo: “On est un peu mal: notre plan n’a pas été efficace, Ezio est probablement captif ou mort, les Dix veulent nous tuer …”
Ermenegildo: "Délia disait qu’elle était presque aussi compétente qu’Ezio pour le furtif, envoyons là !"
Délia n'est pas d’accord !!

Maven soigne Délia (en utilisant la trousse de soin de son armure).

Délia [ressources: 8] n’a pas d’autre planque sure. Et faire appel à ses relations c’est s'exposer immanquablement à une dénonciation pour toucher une récompense (elle avoue qu'elle ferait de même, business is business). Les hippogriffes décident d’aller se terrer à l’Académie Buffone (puisqu’Ermenegildo est très copain avec le concierge Rusario).

En pleine nuit, Maven est réveillée par une toc toc toc à la fenêtre: il y a un corbeau avec un message attaché à la patte: "Votre ami est dans une geôle sous la Seigneurie, ils ne l’ont pas encore questionné." Fortuna aide encore une fois les PJ. Maven réveille les autres. Ils se montrent très inquiets de la facilité avec laquelle les corbeaux de Fortuna les retrouvent toujours quelle que soit leur planque. Et ils sont complètement déboussolés par ce qui se trame. Les Dix auraient-ils interceptés Ezio avant qu’il n'atteigne le Doge ? Ezio aurait-il parlé ? Combien de factions sont-elles en jeu ? Les PJ font le point:

- Feu Regiani / les PJ + les loyalistes de la Confrérie / le Doge (avant qu’il ne devienne bizarre)
- Harlam Mirak (avec peut-être un traitre au sein de la Confrérie)
- Conseil des Dix qui sont dans la partie à l'insu des PJ depuis on ne sait pas quand (au moins les 3 familles des Eminences)
- Famille Botilleni et ses alliés (mais pas dans le camp des Eminences)

Les héros se rappellent du tableau prémonitoire (cf aventure "Vols de nuit"): PJ seul rempart contre ce qui menace d’engloutir Venzia.

Inter-Séance (jeu par email) :

Du coté d'Ezio, voici ce qui s'est passé:

Ezio avait boosté ses capacités en utilisant plusieurs pulsations des gemmes de perception, agilité, et coordination de son armure [il arrive à 8D en agilité et 10D en discrétion !!!]. Cela lui a permis de manoeuvrer avec maestria son parachute, et d'esquiver toute détection de son approche [34 au tirage !]. Une fois sur la terrasse du Doge, et après avoir scruté de tous ses sens l'environnement (bien aidé par la vision nocturne de son armure), Ezio découpe (au laser) sans bruit le verre de l'immense baie vitrée de la chambre, de façon à obtenir une ouverture assez grande pour se faufiler à l'intérieur. Il peut voir la forme de quelqu'un qui dort dans le grand lit à l'autre bout de la pièce. Il ne prête guère attention aux cuivreilles (l'équivalent de pigeons à Venzia) qui dorment perchés sur les toits. Certaines s'envolent effrayées par la brusque lumière du laser de l'armure. Soudain certaines cuivreilles piquent sur Ezio. Il est surpris par la puissance de leur impact sur ton armure. En plus elles font des bruits de métal qui s'entrechoque lorsqu'elles tapent. En fait Ezio se rend compte que les cuivreilles qui l'attaquent ont l'air d'être véritablement faites de métal. D'autres arrivent et piquent sur l'intruso. Il se retrouve rapidement au centre d'une nuée d'une vingtaine de volatiles mécaniques. Les plumes de leurs ailes sont tranchantes comme des rasoirs. Sans son armure hippogriffe Ezio perdrait son sang d'une multitude de coupure. [Ezio ne le sait pas, mais il est la proie des redoutables arlequins à plumes, les espions/soldats contrôlés par le Conseil des Dix. Une des Eminences du conseil a récemment décidé d'espionner le Doge depuis que son comportement est devenu erratique. Ezio n'affronte donc pas le système normal de protection du Doge].

Pendant la découpe de la vitre, Ezio subit l'équivalent de 6 attaques de groupe. Plus le nombre de cuivreilles mécaniques augmente, plus elles ont de bonus à l'attaque [10, 12, 20, 20, 22, 30 contre la défense de base de 10 d'Ezio qui ne peut pas esquiver pendant la découpe de la vitre. 19, 15, 13, 12, 16, 23 de dégâts]. Grace à la résistance hors norme de l'armure, et à l'excellente vigueur d'Ezio, ce dernier ne subit qu'une seule blessure [sur la première attaque. Sur toutes les autres Ezio réussit d'excellents jets de résistance].

L'intruso arrive finalement à se glisser dans la chambre du Doge. Dès que la vitre est découpée, le bruit des oiseaux mécaniques qui percutent Ezio résonnent dans la chambre. Avec sa vision nocturne il voit que le Doge se réveille dans son lit. Mais le dirigeant de Venzia a l'air d'avoir du mal à émerger, comme s'il était drogué. Ezio en profite pour lui plaquer le personna (masque à sporofori) sur le visage. Ezio note que le Doge a les cheveux rasés (en public il porte probablement une perruque). Derrière son crâne, il y a une sorte de dispositif protogénique implanté, qui ressemble à celui que portait la chimère scarabée-géant des Keergardiens.

Quelques oiseaux mécaniques continuent à frapper l'intruso, mais seulement 3 ou 4, aucun danger avec son armure. Mais pourquoi les autres n'ont ils pas pénétré dans la chambre ? Ezio jette un oeil vers la baie vitrée et constate avec stupeur qu'ils sont bien entrés dans la chambre, mais la nuée reste près de la fenêtre: les oiseaux semblent être en train de s'assembler. Ca fait un effet un peu comme dans les films de Transformers !

Ezio tente d'atteindre le Doge avant que la créature mécanique ne finisse de s'assembler, afin de pouvoir s'enfuir en emportant le Doge par la fenêtre. Mais lorsque l'intruso arrive au pied du lit et et applique le masque sur le visage du souverain, ce dernier le fixe en disant “Auditore, je savais que je pouvais compter sur la Confrérie”. Des larmes coulent le long du masque au niveau des yeux du Doge. “Harlam Mirak m’a sous son contrôle, j’arrive de moins en moins à lui résister. Le masque de mon frère ne va pas faire effet longtemps. Ma famille est-elle sauve ?”. Ezio a juste le temps d’acquiescer, que le Doge lui dit: “Tue-moi, il ne faut pas qu’Harlam Mirak puisse se servir de moi plus longtemps pour contrôler Venzia !”.

Il ne s’est écoulé que quelques secondes, mais le sixième sens d'Ezio lui dit qu'il est trop tard. Un coup d’oeil sur l’automate permet à l'intruso de voir qu’il ne manque plus que sa tête à l'arlequin. Ezio réalise que ce doit être un des mythiques Arlecchini Di Piume, le bras armé du puissant Conseil des Dix (qui a pouvoir de contrôle sur les agissements du Doge). Cette arme est jugée tellement puissante qu’il faut l’aval d’au moins 3 membres du Conseil pour l’utiliser !

Ezio se saisit du Doge pour l'emporter. Il dit d’une voix lasse: “C’est trop tard Ezio, je perds à nouveau le contrôle, tue moi et sauve toi”. Dans quelques secondes l’arlequin sera opérationnel. Ezio assomme le Doge d'un bon coup de poing (ganté) à la mâchoire (le masque valdingue) et le charge au plus vite sur une épaule. Ezio tente de s'échapper en ouvrant la porte fenêtre qui donne sur la terrasse (le passage découpé est trop étroit pour passer ainsi chargé). L'automate n'est pas tout à fait assemblé, il lui manque la moitié de sa tête, mais il tourne sa demi-tête vers Ezio, et le regarde de son oeil unique qui projette un point rouge sur sa cible. L'automate pointe un doigt dans la direction d'Ezio (à environ 1m50), et quelque-chose fuse vers l'intruso. [Attaque 8D: 40 (un p'tit 6 au dé pèlerin). Ezio s'attendait à des ennuis et avait préparé une esquive: 5D +2 (atout) + 4D (gemmes) + 1D (maniabilité armure): 39 , ah c'est dommage !]. Le taser te touche. Une décharge électrique puissante traverse l'hippogriffe. [26 (deux 6, mais pas au dé pèlerin). Tirage de résistance: 4D+1 (ni l'armure, ni le pourpoint ne protègent de l'électricité): beau jet à 23 (avec un 6 au dé pèlerin), mais ça ne suffit pas]. Ezio perd connaissance juste devant la baie vitrée, une main sur la poignée !

Lorsqu'Ezio reprend conscience, il est dans ce qui ressemble fort à une cellule de prison. Pas de fenêtre, pas de serrure, murs taillés dans la roche. Plus de gantelet, ni aucun équipement. Ca se présente mal...

Séance 24: La Confrérie décapitée (part 5)

Comment aller jusqu’au geôles du Conseil des Dix pour libérer Ezio ? Les PJ décident d’aller voir Fortuna (et Maven voudrait bien comprendre comment/pourquoi les corbeaux).

Rappel de Maven: Lorenzo suspectait que son père ait été assassiné, ainsi que d'autres opposants du Doge. Lorenzo offrait de dénoncer publiquement le Doge pour devenir une cible afin que les hippogriffes piègent l'assassin du Doge. Les Botilleni devraient donc être des alliés de circonstance des PJ. Déguisés les PJ se rendent à la villa Botilleni. Ils scrutent les environs à la recherche de menaces diverses (et en particulier de quelqu'un qui surveillerait la villa). Aucune menace détectée [recherche: 22], et en particulier pas de cuivreille à l'horizon (PJ traumatisés !). Minuit environ. Maven frappe à la porte, les autres derrière, sauf Délia qui reste en surveillance depuis un toit voisin. Les gardes les reconnaissent et sont très méfiants. Lorenzo Botilleni n'est pas là. Les hippogriffes demandent à voir Fortuna. Elle accepte, mais à condition que ce soit un seul PJ, sans arme, et sans bijou (i.e. sans gantelet hippogriffe). Maven refuse, mais Leonardo accepte.

Il est conduit à l’étage au niveau de la tourelle de la villa, dans une pièce éclairée seulement de quelques bougies. A l'autre bout d'une longue table une dame est assise, capuchon de velour violet qui cache en grande partie son visage dans l'ombre, longs cheveux noirs de jais. Leonardo demande son aide.

NB: La famille Botilleni dispose d'espions, comme toute famille influente qui se respecte, mais surtout Fortuna espionne les conversations grace aux plaquettes de verre (artéfacts Pèlerins de type smartphone) qu'elle s'arrange pour mettre entre les mains des personnes qui l'intéressent, comme les PJ !

Fortuna: "A l’heure actuelle les Eminences ont fait un pacte avec le sieur Mirak. Votre ami a été capturé dans le Palais [...] Je ne sais pas ce qu’a donné la tentative de réveiller le Doge (elle est bougrement bien renseignée). Clairement, l’état du Doge n’est pas la préoccupation première des Eminences. Je tiens de bonne source qu’Ils sont plus concernés par la succession du Doge [...] Dans l’immédiat la vie de votre ami n’est pas menacée. Pour autant que je sache il n’a même pas été questionné, ce qui prouve que les Eminences se moquent totalement des agissements d’Ezio. Ils sont occupés à négocier qui sera le prochain Doge."

Leonardo: "Vous pensez que ce sera Harlam Mirak ?"

Fortuna: "Non, il ne peut y prétendre, il n’est ni noble ni citoyen de Venzia. Visiblement ils ont un accord. Je n’en connais pas la nature. Mais clairement ils ne peuvent pas éliminer Mirak pour une raison qui m’échappe, bien qu’ils sachent si j’ai bien compris que le Doge est sous contrôle de Mirak. Ils se tiennent mutuellement. Mirak doit avoir des éléments de négociation."

Leonardo: "Comment savez vous ça ?"

Fortuna: "Je suis voyante, c’est mon don, ma destinée [...] Je pense que le plan que Lorenzo proposait pour capturer l'assassin du Doge est plus ou moins caduque [...] Maintenant qu'il y a trois autres familles dans la danse (Rosario, Contarini, Faliero) les cartes sont redistribuées."

Leonardo: "Qui risque d’être le futur Doge ?"

Fortuna: "L'un des membres des trois familles c’est clair. Probablement l'Eminence de la famille. Je pense qu’Adelina Ullo est à la manoeuvre, mais UNE Doge ça serait une première. Ca risque d’être difficile. Mais c’est elle qui a mené les négociations avec Mirak, et c’est elle qui a prévenu les deux autres éminences de ce qui se tramait (les cuivreilles devaient espionner le Doge pour son compte). C’est elle le principal moteur de ce qui se joue actuellement."

Leonardo: "Elle s’est aperçu que Mirak contrôlait le Doge ?"

Fortuna: "Les actions de votre ami Ezio ont changé la donne."

Leonardo: "Il a réussi à réveiller la volonté du Doge ?"

Fortuna: "Oui certes. Mais le Doge n’a pas réussi à reprendre le pouvoir."

Leonardo: "Mais le Doge doit apparaitre à certaines cérémonies, remplir certaines fonctions incontournables."

Fortuna: "Ils vont trouver des excuses. Du moment qu’ils sont d’accord entre eux personne ne posera de question gênante. Il faut juste qu’ils s’accordent sur le nom du prochain Doge."

Leonardo: "Ca va demander du temps surement."

Fortuna: "Oui, il va y avoir de longues tractations probablement. Pour ça vous avez du temps. Par contre, pour votre ami, je ne sais pas s’il a beaucoup de temps, s’il ne va pas devenir gênant. Pour l’instant ils sont trop occupés par leurs complots pour porter leur attention sur lui, mais ça viendra tôt ou tard."

Leonardo: "Et la famille Botilleni ne veut pas intervenir là dedans ?"

Fortuna: "Nous ne sommes pas assez influent. C’est déjà bien beau que Lorenzo soit devenu contrôleur, il ne faut pas en demander trop en une génération. Je sais que je dois vous remercier pour ça. Vous voyez que nous avons des intérêts communs, nous devrions travailler ensemble ..."

"Si vous voulez libérer votre ami, nous pouvons mettre nos ressources à votre service pour essayer d’obtenir des plans pour accéder aux geôles du Conseil des Dix. Ca va prendre un peu de temps. Ce n’est pas spécialement notre intérêt, mais à charge de revanche (faveur faveur … !). Je vous enverrai un corbeau."

Leonardo: "C’est surprenant cette capacité..."

Fortuna: "N'est-ce pas ?! Mais arrêtez de bouger tout le temps, c’est pénible de vous retrouver."

Leonardo prend congé et va rapporter la conversation à ses amis. Les PJ retournent se planquer à l’Académie Buffone. Ils y arrivent à 1h du matin. Un corbeau attend à la fenêtre, avec pour message "Vous devriez activer ce que vous savez". Ils activent les armures. Délia parcourt les canaux connus. Sur le canal général des hippogriffes elle capte: "Ici le QG, j’ai besoin de contacter d’urgence l’Intendant, est-ce que quelqu’un peut me relayer". C’est la voix de l’opérateur radio du QG. Quelqu’un lui répond (Mateo Malaparte). L'opérateur lui dit: "Message urgent pour l’intendant: c’est bizarre, Ezio est passé au QG, il m’a demandé de passer un message toutes les 5 min sur le canal 51, c’est très suspect, je pense que l’Intendant devrait être prévenu." Mateo demande quel est le message. Opérateur: "L’ombre n’est plus en cage, je suis à la maison des automates quand les chimères rendaient fou". Sur le canal 51 (celui que les PJ ont convenu d'utiliser entre eux), Ermenegildo & Cie entendent bien l'opérateur diffuser ce cryptique message. Les PJ comprennent que cela fait référence à la maison de la Ronde des Automates, dans les bas fonds, lorsque l'armure d'Ermenegildo était devenue folle. Ils foncent sur les lieux. Ils y retrouvent Ezio, sans équipement, et sans gantelet hippogriffe. Ils changent vite de lieu, au cas où, et Ezio raconte ce qui lui est arrivé.

Lorsque l'intruso a repris connaissance, suite à la décharge électrique infligée par l'arlequin à plumes, il était dans une sombre cellule, vaguement éclairée par quelques champignons phosphorescents. Toutes ses possessions avaient été confisquées, y compris son très précieux gantelet et le sac avec 3 plaquettes de Fortuna. Aucun moyen de s'échapper. Le temps a passé sans que personne ne vienne le questionner, ou lui apporter de quoi se restaurer. Après un temps infini (lui semble-t-il), alors qu'il commençait à penser qu'on allait le laisser mourir de soif, il a entendu de drôles de cliquetis métalliques de l'autre coté de la porte, comme si quelqu'un en armure s'approchait en essayant de faire le moins de bruit possible. Et quelqu'un a glissé sous la porte une feuille de papier. Avec la faible lumière ce n'était déjà pas facile de déchiffrer la missive, mais en plus le texte dénotait d'une maîtrise très aléatoire de la langue:

Message

Commentaire d'Ermenegildo: "Heureusement que ce n'était pas moi le prisonnier, sinon j'y serais encore" (Ermenegildo est illettré).

Ezio avoue avoir mis au moins 15 minutes à comprendre qu'il fallait dire "d'accord". Son mystérieux sauveteur de l'autre coté de la porte ne semblait pas prendre "oui" ou "je vous donne ma parole" pour une réponse satisfaisante. Et il ne répondait à aucune question. Toute cette bizarrerie devait s'éclaircir lorsque l'individu accepta enfin d'ouvrir la porte pour libérer Ezio: le sauveteur était un arlequin (automate de Venzia) humanoïde d'1m environ, visiblement doué d'une certaine intelligence, mais très limitée, et incapable de parler. L'arlequin, aidé d'autres modèles plus petits (en forme d'araignée principalement), a permis à Ezio de fuir par divers souterrains de maintenance menant finalement dans des égouts débouchants sur un canal. Là Ezio a rencontré un arlequin doué de parole (mais toujours assez limité intellectuellement). La communication n'a pas été facile, mais en gros Ezio a compris que certains arlequins de Venzia ont développé une certaine intelligence et souhaitent s'émanciper de leur servitude. Ils savent qu'Ezio et les autres hippogriffes sont proches du pouvoir (les robots ont des yeux partout, personne ne prête attention à eux) et en échange de leur aide ils demandent aux PJ d'user de leur influence pour affranchir les arlequins doués de conscience.

A la suite du récit d'Ezio, Leonardo a tout de suite l'idée de voir s'il ne serait pas possible d'interférer avec le circuit runique en attaquant le lien protogénique qui doit exister entre l'appareil sur le crâne du Doge et la commande que doit posséder Mirak. En effet, le dispositif fait penser à celui que les pirates Keergardiens utilisaient pour contrôler l'immense chimère-scarabée (cf. Vols de nuit, part 3). Maven fait remarquer à son collègue que la dernière fois qu'il a voulu bidouiller des circuits Pèlerins son armure s'est mise à dérailler, alors sur le cerveau du Doge …

Leonardo examine la télécommande des pirates Keergardiens. Il y a une sorte de dispositif qui ressemble à celui des radios (Arcibaldo appelle ça un “capteur de voix”). Leonardo passe plusieurs heures à essayer de trouver avec son armure s’il capte quelque-chose quand quelqu'un parle dans la télécommande Keegardienne mais il y a trop de canaux possibles. Sophronia qui se passionne aussi depuis longtemps pour la protogénèse essaye à son tour: elle pense à demander à l’armure de balayer les canaux et trouve celui de la télécommande Keergardienne.

Ezio: "Donc maintenant, si on se place non loin du Doge, on pourrait capter le signal de la télécommande d'Harlam Mirak, et interférer avec son contrôle du Doge".
Leonardo et Maven: "Au pire on doit pouvoir brouiller les ordres de Mirak en parlant tous en même temps".

Les PJ testent la porté de la télécommande des Keergardiens: 100-200m (du WiFi quoi !). Ca donne une idée de la distance à laquelle il faut arriver à approcher le Doge. Leonardo teste si la télécommande émet seulement quand on parle dedans ou bien en permanence. Il découvre un petit signal en permanence ("ping"). Donc il suffit d’être proche du Doge pour trouver la fréquence, même si Mirak n'est pas en train d'utiliser activement la commande. Mais la recherche du canal prendra probablement plusieurs minutes. Un plan d'action se dessine ...

Encore faut-il pouvoir approcher le Doge et rester non loin suffisamment longtemps. Ezio suggère de faire provoquer un vote par Lorenzo, et que ce dernier infiltre les hippogriffes dans son entourage. Les PJ se cacheraient dans les toilettes de la Seigneurie qu’ils connaissent bien (cf. Intrigui) , pour activer leurs armures et scanner la fréquence de contrôle du Doge. Mais quel vote provoquer, qui soit suffisamment important pour faire venir le Doge à l’Assemblée ? Délia suggère de faire déclarer la guerre à une autre cité !! Encore faut-il que Lorenzo soit d’accord.

Les hippogriffes retournent encore une fois à la Villa Botilleni, pour demander audience auprès de Lorenzo …. Toujours méfiants envers les PJ (on les comprend), les Botilleni n'acceptent qu'un seul émissaire. C'est Sophronia qui oeuvre cette fois ci. Elle essaye de persuader Lorenzo de faire venir le Doge à l’Assemblée. Mais le Contrôleur de la Marine de Guerre demande en substance “mais où est mon intérêt là dedans ?”. Sophronia argue que le Doge n'est plus lui-même, qu'il est néfaste pour la cité, qu'il faut agir. Lorenzo est d'accord qu'il faut se débarrasser du Doge, mais pour cela il suffit d’attendre un peu, le Doge serait mourant. Sophronia argumente plus avant, et joue aussi sur ses charmes indéniables [Persuasion 21]. Lorenzo est vaguement séduit par les arguments Sophronia. Il décide de consulter Fortuna et demande à Sophronia de revenir le lendemain.

Le lendemain, nouvelle entrevue: Lorenzo n'a qu'une crainte, que son successeur soit hostile à la famille Botilleni. Il veut bien aider les hippogriffes. Si le Doge survit, ce dernier devra une faveur à Lorenzo pour avoir aidé les PJ à sauver de souverain. S'il ne survit pas, les Botilleni ont besoin de soutien dans le nouvel ordre qui s’établira, celui des marchants par exemple. Les PJ doivent promettre d’aider à faire basculer un nouveau vote en faveur d'une guerre contre Keergard. Cela va très bien aux PJ.

Par contre, difficile pour Lorenzo d’emmener tous les PJ (recherchés peut-être) dans sa suite. Il veut bien emmener seulement deux PJ. Leonardo se rase la barbe et est prêt à y aller (indispensable pour son expertise en protogénèse). Bien sur, impossible pour Ezio, et probablement trop risqué pour Sophronia (aka Di Borghese). Arcibaldo ça serait bien pour son expertise, mais il est trop connu. Ezio suggère sa copine Anguilla. Il loue un crieur pour déclamer un poème codé comme convenu entre eux deux.

Ezio explique à Anguilla ce qu’on attend d’elle. Anguilla en profite pour achever de séduire Ezio. Elle dit “alors ça y est, c’est officiel, vous m’acceptez dans votre confrérie de spécialistes de la protogénèse” ! Bref elle négocie son aide contre son acceptation dans la Confrérie. Pendant la semaine ils forment Anguilla à intercepter les fréquences. Alors qu’ils sont en armure, ils captent un message radio sur le canal 51: Alessia Simeone les contacte. Elle les prévient que le Capitaine Harfang et Celina risquent d’être exécuté très bientôt (1 ou 2 jours) pour trahison. Alessia et sa soeur sont prêtes à agir, mais à deux ce n’est pas assez, elles ont besoin d’aide.

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MàJ 22 Nov 2020